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Entretien en hommage à Jean Jamin

By Marc Chemillier.

Gradhiva : revue d’histoire et d’archives de l’anthropologie , 2024, 37

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Marc Chemillier, vous êtes directeur d’études à l’EHESS, membre du CAMS (Centre
d’Analyse et de Mathématique Sociales). Vos travaux portent sur la modélisation des savoirs
relevant de l’oralité, et plus particulièrement sur les savoirs musicaux. Ils se situent à la
croisée de l’anthropologie, de la musicologie, de l’informatique et des mathématiques. Le lien
entre vos recherches et celles qu’a pu mener Jean Jamin ne semble pas très apparent au
premier abord. Pouvez-vous nous expliquer comment ce dialogue s’est noué ?

Jean Jamin est intervenu à deux reprises dans mon séminaire de l’Ecole des Hautes Etudes en
Sciences Sociales, « Modélisation des savoirs musicaux relevant de l’oralité » pour y présenter deux
diaporamas qu’il avait conçus lui-même (scénario, choix des images et des sons, montage). Leur
rapport avec le thème de mon séminaire semblait a priori ténu, le premier portant certes sur la
musique, mais celle de la tradition écrite savante, et le second sur la littérature1
.
Le lien est cependant apparu lors des discussions qui ont suivi ces projections, notamment celle sur
Faulkner, pourtant la plus éloignée de la thématique du séminaire, à travers la question de
l’articulation entre modélisation et communauté. Modéliser les savoirs d’une communauté de
tradition orale revient à leur appliquer une opération qui leur est étrangère. Dès lors, on est conduit
à se demander si cette opération est légitime dans la mesure où les personnes concernées ne la font
pas eux-mêmes. Autrement dit, quelle valeur épistémologique peut-on attribuer à la modélisation et
quelle compréhension de ces savoirs permet-elle d’obtenir ?

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