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L’hybridité vue à partir du sujet. Le cas de Charles Kely Zana-Rotsy et l’open gasy

Marc Chemillier et Yuri Prado, L’hybridité vue à partir du sujet : le cas de Charles Kely Zana-Rotsy et l' »open gasy », Cahiers d’ethnomusicologie, n° 36, 2023, pp. 125-143 (preprint).

Full publication: Full text document will be published online on October 2024.

Abstract: Bien que les musiques du monde, en tant qu’elles représentent particulièrement bien les processus d’échanges culturels et commerciaux du monde globalisé, aient été un terrain fertile pour les études sur l’hybridité, peu d’attention a été accordée à l’expérience des musiciens participant à cette scène musicale. Partant de l’idée de Timothy Rice (2003) d’une ethnographie musicale basée sur le sujet, le but de cet article est donc d’examiner l’hybridité à partir des pratiques et des discours de Charles Kely Zana-Rotsy, chanteur et guitariste malgache installé en France depuis plus de 15 ans. Nous soutenons que l’œuvre et l’histoire de la vie de Charles contribuent à éclairer des questions telles que la « tradition du métissage » (Rabeherifara et Raison-Jourde 2008) de la musique malgache ; l’ambivalence entre célébration du mélange et restriction de son utilisation dans la scène des musiques du monde ; et la notion de concordance des éléments en hybridation (Mallet 2019) non comme une valeur unanime, mais en dispute par les différents acteurs qui composent un réseau de sociabilité.

First lines:

Musiques du monde et hybridité : pourquoi en parler encore ?

À partir de la seconde moitié des années 1980, des sonorités inclassables dans les genres musicaux populaires reconnus par l’industrie musicale centrée au Royaume-Uni et aux États-Unis se sont fait entendre dans le mainstream. Comme il ne pouvait en être autrement, pour que cette production, aussi variée qu’étendue, ait pu avoir une viabilité commerciale, le terme world music ou musiques du monde a été créé, en donnant naissance à une catégorie aussi large que l’idée de global qu’elle porte.

Bien que le terme « musiques du monde » puisse englober les musiques traditionnelles considérées comme « pures », « homogènes » ou « authentiques » – et, bien sûr, vendues avec cette valeur ajoutée lorsqu’elles entrent dans la machine capitaliste –, il est certain que l’idée de fusion ou de mélange est généralement l’élément prédominant dans le discours et la pratique des musiques du monde. Parmi les différents concepts utilisés en scien…

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